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Le Conseil mohawk de Kahnawake reconnaît les préoccupations concernant la qualité de l'air

le vendredi 10 mai 2024
Modifié à 8 h 52 min le 13 mai 2024

L'usine Terrapure à Sainte-Catherine. (Photo : Le Reflet - Archives)

Lorsque Karihwakátste Deer est rentrée chez elle récemment à l'heure du dîner, elle a remarqué une odeur de plastique brûlé si dérangeante qu'elle ne prenait que de petites respirations, inquiète des dangers de respirer l'air.

Marcus Bankuti, Initiative de journalisme local - The Eastern Door

Ayant remarqué des odeurs industrielles depuis quelques années - des odeurs qui ne font qu'empirer avec le temps, a-t-elle dit - elle a décidé que ça suffisait et a appelé le Bureau de protection de l'environnement de Kahnawake (KEPO) pour demander des tests.

« Pour ma part, après avoir vu comment la récente fuite de pétrole à Châteauguay a affecté notre eau, notre terre et notre peuple, cela m'a fait prendre conscience de la nécessité d'être plus attentif à ce qui se passe autour de notre communauté », a-t-elle déclaré.

Mme Deer a exhorté ses voisins à consigner leurs expériences d'odeurs et à prendre note de facteurs comme la direction du vent. Maintenant, le Conseil mohawk de Kahnawake (MCK) a reconnu les préoccupations signalées par les membres de la communauté, confirmant des pics de mauvaise qualité de l'air qui pourraient être liés au parc industriel à Sainte-Catherine près de l'école Kahnawake Survival School (KSS).

« Je sais que les gens commentaient sur les réseaux sociaux. Ils ont beaucoup de questions. Nous voulions que la communauté sache que c'est quelque chose que nous constatons et nous allons également examiner la question », a déclaré le chef du MCK, Cody Diabo, responsable des dossiers environnementaux.

L'annonce du conseil de bande a confirmé que le KEPO a remarqué des pics de mauvaise qualité de l'air la semaine dernière grâce à des dispositifs de surveillance dans le cadre du programme de surveillance de la qualité de l'air du bureau de l'environnement.

« Juste au moment où les gens appelaient à propos de l'odeur forte, nous avions détecté un pic dans notre système près de Peter Foxy Road et de toute cette zone. C'est ce que nous avons pour le moment », a déclaré M. Diabo.

Cependant, selon Cody Diabo, des moniteurs de qualité de l'air plus sophistiqués sont actuellement bloqués à la frontière. Ces machines fourniront une analyse plus détaillée de l'air qui pourrait être utile pour déterminer la source.

Compte tenu de la nature de l'odeur, certains membres de la communauté accusent une installation de recyclage de plastique ajoutée l'année dernière à une usine de recyclage de batteries exploitée par Terrapure Environmental.

« Terrapure s'engage à être un bon voisin et prend très au sérieux les questions environnementales, de santé et de sécurité », a indiqué le directeur général de l'usine, Denis Beaulieu, dans une déclaration envoyée à The Eastern Door.

« Dès que nous avons pris connaissance des préoccupations dans la communauté la semaine dernière, nous avons immédiatement pris contact avec un représentant pour organiser une réunion. Il ne serait ni respectueux ni approprié de discuter plus en détail de la question avant d'avoir pu nous rencontrer et comprendre la nature du problème. »

Selon M. Diabo, Terrapure a pris contact avec le MCK et une réunion aura probablement lieu à fin mai. Le conseil mohawk rencontrera également la maire de Sainte-Catherine, Jocelyne Bates, qui a également pris contact, a déclaré Cody Diabo.

Mme Deer estime que Terrapure devrait commencer par divulguer des données qui pourraient aider la communauté à comprendre le rôle potentiel de l'installation dans le problème de qualité de l'air.

« Si Terrapure pouvait fournir des informations sur ce qu'ils émettent exactement dans l'air, ce serait un début », a-t-elle commenté. « Mais en fin de compte, j'espère que cette question fera l'objet d'une enquête approfondie pour trouver la source et déterminer quels polluants sont libérés dans l'air. »

M. Diabo a souligné que la zone industrielle, abritant plusieurs installations, est depuis longtemps une source de préoccupation, le terrain ancien de la KSS étant contaminé par des métaux lourds. Il a suggéré qu'il est nécessaire de continuer à enquêter pour trouver une source ou des sources définitives des problèmes actuellement signalés.

« Au fur et à mesure que cela se développe, nous aurons plus d'informations pour la communauté », a-t-il déclaré.

(Traduction : Gravité Média)

Le ministère de l’Environnement se déplace sur les lieux

Interrogé par Le Reflet sur les préoccupations de Kahnawake concernant les émissions polluantes provenant de Sainte-Catherine, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a confirmé avoir été informé de la situation au début du mois de mai.

Valérie Lessard - Le Reflet

Le Ministère a effectué une inspection le 3 mai, a indiqué au Journal Ghizlane Behdaoui, porte-parole régionale au ministère de l’Environnement. Aucun manquement ni odeur particulière n’ont été constatés sur les lieux, mais il n’y avait aucune activité étant donné que l’usine est présentement en lock-out, précise-t-elle.

Le Reflet a demandé à Terrapure si l'usine est en activité pendant le lock-out. Le directeur des communucations de la compagnie Greg Jones a confirmé que oui, «de manière régulière et sans incident».

Quant à la Ville de Sainte-Catherine, elle dit avoir été mise au courant le 3 mai des inquiétudes de Kahnawake au sujet du parc industriel, voisin du territoire autochtone. «La Ville prend ces allégations très au sérieux et enquête actuellement sur la question. Nous n’avons cependant pas d’autres détails à communiquer sur le sujet pour le moment», a répondu la municipalité par écrit.