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Le CP obtient une injonction pour démanteler la barricade à Kahnawake

le mardi 25 février 2020
Modifié à 14 h 20 min le 25 février 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Quelques heures après que le conseil de bande de Kahnawake ait salué la patience du Canadien Pacifique dans le dossier du blocage des rails dans le territoire autochtone, la compagnie a obtenu une injonction à la Cour supérieure du Québec donnant l'ordre de lever la barricade à cet endroit. Les rails sont bloqués par des manifestants à Kahnawake depuis le 10 février en guise de soutien aux chefs héréditaires Wet'suwet'en en Colombie-Britannique qui s'opposent à un projet de gazoduc qui traverserait leur territoire. Le Canadien National avait obtenu de telles injonctions pour démanteler les barricades sur ses rails à Saint-Lambert et à Tyendinaga en Ontario. Chose qui a été faite le vendredi 21 février à Saint-Lambert et le 24 en Ontario. Lors d'un réunion d'urgence tenue lundi soir à Kahnawake, le chef des Peacekeepers de Kahnawake Dwayne Zacharie a mentionné que son corps policier n'avait pas l'intention de faire appliquer une éventuelle injonction sur le territoire qu'il dessert, selon ce que rapporte la journaliste de CBC Kanhehsiio Deer, présente à la rencontre. Changement de ton ? Le CP, propriétaire des rails qui traverse le territoire de Kahnawake, n'avait pas fait de demande d'injonction jusqu'à maintenant contrairement au CN. Le président et chef de l'exploitation du CP Keith Creel avait dit respecter et comprendre la frustration des autochtones dans une lettre diffusée sur le site internet de l'entreprise le 20 février. Dans un communiqué publié en soirée le 24 février, le conseil de bande de Kahnawake saluait la compagnie ferroviaire « pour sa patience pendant les deux dernières semaines» comparativement au CN qui a utilisé la voie des tribunaux. «Bien que nous soyons tout à fait conscient que la situation actuelle cause des problèmes autant pour les trains de banlieue que ceux de marchandise, elle (la compagnie CP) réalise qu'une injonction pourrait empirer le problème plutôt que de le résoudre», mentionnait le grand chef Joseph Tokwiro Norton, moins de 24 heures avant que la Cour autorise la demande d'injonction. Le secrétaire de la nation mohawk Kenneth Deer, qui agit en quelque sorte comme porte-parole des manifestants près des rails de Kahnawake, a indiqué aux médias nationaux mardi midi que la barricade ne sera pas enlevée par les manifestants. Ces derniers voient cette injonction comme une provocation.

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