Michel Bergevin évite la prison

Reconnu coupable de corruption dans les affaires municipales en novembre, Michel Bergevin a reçu une sentence l’obligeant à une probation de deux ans, des travaux communautaires et trois dons à des organismes locaux. L'accusé avait tenté de corrompre l’ex-mairesse de Châteauguay en 2013 avec Jacques Roy et feu René Lafrance. Dans cette affaire, la poursuite suggérait une peine de 12 à 14 mois d’emprisonnement tandis que la défense proposait plutôt une absolution. Dans la détermination de la peine, le juge Bertrand Saint-Arnaud a conclu que «le geste posé par l’accusé à l’automne 2013 (…) est en effet un geste isolé dans une vie sans tache, un geste dont les conséquences sont assurément déjà des plus importantes tant pour l’accusé, pour ses proches que pour l’entreprise dont il est un des dirigeants». Michel Bergevin a participé avec René Lafrance et Jacques Roy à une tentative de corruption de la mairesse de Châteauguay de l’époque Nathalie Simon. René Lafrance avait sollicité l’élue pour lui offrir un montant d’environ 30 000 $ afin «de combler le déficit occasionné par sa récente campagne électorale», indique-ton dans le document de la Cour. Lafrance s’attendait en échange que la mairesse le nomme comme directeur du développement économique de la municipalité. N’ayant pas l’argent promis, M. Lafrance a demandé à plusieurs reprises à M. Bergevin de lui prêter le montant. Après plusieurs refus, Michel Bergevin a finalement accepté. Nathalie Simon avait dénoncé les hommes à l’Unité permanente anticorruption et collaboré à l’enquête. Le juge mentionne qu’hormis le fait de fournir l’argent sachant qu’il était destiné à la mairesse, M. Bergevin «ne souhaitait pas qu’en découlent des faveurs particulières ou illégales de la part de René Lafrance ou de la mairesse de Châteauguay». Bergevin devra effectuer 240 heures de travaux communautaires dans un délai de 18 mois et respecter une ordonnance de probation d’une durée de deux ans. Il doit également faire des dons de 2000 $ à La maison sous les arbres, la Fondation Anna-Laberge et à Espace Châteauguay. René Lafrance, décédé en 2016, avait plaidé coupable à un chef de complot et un chef de corruption dans les affaires municipales et avait écopé d’une peine d’emprisonnement de 30 mois. Jacques Roy avait aussi plaidé coupable à un chef de complot et de fraude envers le gouvernement. On lui a imposé une peine d’emprisonnement à être purgée dans la communauté de 14 mois.