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Économie

Rue Principale : la configuration nuit à l’achalandage, selon des commerçants

le vendredi 17 juin 2016
Modifié à 0 h 00 min le 17 juin 2016
Par Patricia Blackburn

pblackburn@gravitemedia.com

Le terre-plein construit au centre d’une partie de la rue Principale cause de gros soucis à certains propriétaires de commerces du secteur. La Ville dit être consciente du problème, mais n’envisage pas d’action à court terme pour le régler.

Faramarz Kadkhodapour, propriétaire de la bâtisse qui abritait jadis le commerce Dépanneur Vidéo Carnaval, regarde avec désespoir le terre-plein situé au milieu de la rue qui fait face à son local. Un local désert qu’il essaie de louer depuis mai 2014.  «Qui voudrait s’installer là, questionne-t-il? Si on n’arrive pas dans le bon sens, on ne peut pas faire de U-Turn, car la rue est trop étroite. Ça décourage les clients qui iront ailleurs», déplore l’homme d’affaires qui pense sérieusement à poursuivre la Ville pour cette configuration qu’il qualifie de «complètement illogique».

Lorsqu’il a acheté la bâtisse il y a 15 ans, le terre-plein n’était pas là. Puis un rond-point a été construit sous l’ère du maire Sergio Pavone. C’est à ce moment que le terre-plein a été ajouté sur une partie de la rue, avec quelques ouvertures devant certains commerces, mais pas devant le sien.

Et en 2014, l’administration de la mairesse Nathalie Simon a profité des travaux de reconstruction du pont Arthur-Laberge pour supprimer le controversé rond-point de la rue Principale. Mais le terre-plein, lui, est resté là. Avec pour conséquences de forcer les gens qui souhaitent accéder aux commerces où il n’y a pas d’ouverture du terre-plein de faire un détour de plusieurs minutes dans les petites rues parfois labyrinthiques du vieux Châteauguay.

«Je suis pris. Je ne peux rien faire. Je dois continuer à payer des taxes, mais la Ville ne veut rien faire pour m’aider. J’ai donc payé des taxes pour que la Ville réalise des travaux qui n’ont pas de sens», regrette M. Kadkhodapour.

Situation «pas d’allure»

Son voisin de quelques blocs, Curt Scoon, propriétaire du garage L’expert Entretien Midas, est lui aussi insatisfait de cette configuration. «Les commerces ont besoin de survivre. Ils créent des emplois, mais la Ville fait tout pour nous nuire. Depuis que j’ai acheté en 2008, la rue Principale a subi des travaux majeurs, puis il y a eu peu après la reconstruction du pont Laberge. Cette situation n’a pas d’allure», déplore le commerçant exaspéré, qui ne comprend pas comment des ingénieurs «soi-disant qualifiés» ont pu réaliser une telle configuration de la rue Principale, «avec des voies trop étroites et un terre-plein inutile et nuisible».

D’autres chats à fouetter

En entrevue, la mairesse Nathalie Simon a dit être au courant du problème, mais que la  Ville avait pour l’instant «d’autres chats à fouetter».

«La configuration de cette rue a été improvisée par l’administration précédente, signale-t-elle, et maintenant on vit avec les conséquences. Je suis bien consciente des enjeux de circulation, je suis au courant que le terre-plein ne fait pas l’affaire de tous, mais ce n’est pas une priorité» a-t-elle fait savoir en spécifiant que l’argent disponible était le principal enjeu.