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Casser maison : habités par la nostalgie

le samedi 24 novembre 2018
Modifié à 6 h 50 min le 24 novembre 2018
Par Marie-Josée Bétournay

mjbetournay@gravitemedia.com

Lorsque des parents quittent la maison familiale pour un type d’habitation propice à leurs besoins, les enfants et petits-enfants sont également concernés dans leur décision. Stéphane Dufault, fils unique de Denis et Denise Dufault, a vécu la vente de la propriété de ses parents avec un brin de nostalgie, confie-t-il.
Quand tu vides chaque chambre, il y a un mélange de toutes les premières fois - Stéphane Dufault
M. Dufault avait sept ans lorsqu’il a emménagé à Châteauguay avec ses parents. À cette maison, l’homme de 47 ans rattache plusieurs souvenirs. Celui qui lui vient rapidement à l’esprit : les rassemblements chaque Jour de l’An. «Avec les oncles, les tantes, les cousins, les cousines, la grand-mère paternelle, qui est le centre de la famille, des collègues de travail de mon père, qui sont devenus des amis, nous étions une trentaine dans la maison. Il y avait plusieurs tablées», se souvient-il. M. Dufault ajoute s’être rendu chez ses parents partager le souper dominical chaque semaine de 1995, année de son départ du nid familial, à 2015. «Pour nos enfants, c’était une raison de plus d’aller voir les grands-parents», poursuit-il. La maison des premières Le fils a aidé ses parents à ranger les biens dans des boîtes lors du déménagement. Cette étape a fait ressurgir plusieurs premières fois. «Ç’a été la maison de mes premières amours, premières rides de vélo, premiers animaux de compagnie, les devoirs par terre dans le salon. Tout y passe. Une page de ma vie se tourne pour ne plus jamais être ouverte», souligne-t-il. Chloé, la fille de Stéphane Dufault, se souviendra longtemps du terrain de soccer que ses grands-parents ont peint au sous-sol de la résidence. «Vu qu’il n’y avait pas beaucoup d’espace, quand moi et mon frère (Brandon) faisions des tirs ou même des passes, on brisait plusieurs outils et armoires et à ce moment-là on entendait mon grand-père et son chien Jackie descendre en courant pour voir si on était corrects sans penser à ses armoires qui n’avaient plus de tiroirs», affirme l’adolescente de 14 ans. Le dimanche 28 octobre, la petite famille Dufault s’est réunie à la résidence de Châteauguay le temps d’une dernière photo. Chloé et son père en ont profité pour faire une tournée des pièces. «Dans chacune des chambres elle me disait : "t’en souviens-tu Dad"», conclut Stéphane Dufault.

Vendre sa maison imprégnée de 40 ans de souvenirs

Marie-Josée Bétournay mjbetournay@gravitemedia.com Denis et Denise Dufault ont vendu au début de l’automne la maison qu’ils ont habitée de 1978 à 2018 à Châteauguay. Quarante ans, une vie ? «Oui, répond M. Dufault. Mais ç’a passé très vite.» À la fin des années 1970, M. et Mme Dufault ont opté pour une propriété construite en 1962. Ils l’ont acquise au coût de 29 000 $. Denis Dufault relate que la décision de quitter la maison familiale s’est précisée dès que son épouse, aujourd’hui âgée de 74 ans, ait commencé à éprouver de la difficulté à se déplacer. L’entretien de la maison et la coupe du gazon demandaient beaucoup d’efforts et de temps aux conjoints. Denis Dufault ne voit pas la vente de la résidence familiale comme un deuil. «J’ai passé 40 belles années. C’était ça. Je l’accepte. J’ai eu du plaisir, c’était fantastique, mais où je suis, c’est fantastique aussi. Notre porte-patio donne sur un terrain de soccer», lance en riant l’homme, reconnu pour son engagement auprès de joueurs de soccer de la région depuis près de quatre décennies. Logement pour retraités Depuis le mercredi 1er août, le couple Dufault demeure dans un logement de 4 1/2 pièces pensé pour les retraités. L’appartement prend place dans un complexe à Châteauguay toujours. L’homme de 75 ans se considère chanceux de vivre dans la même ville. «On voulait un 4 ½ dans une maison pour retraités, mais à Châteauguay il n’y en a pas énormément. En décembre et janvier, lorsque nous avons entrepris nos recherches, il n’y avait rien», soutient le septuagénaire en ajoutant qu’un appartement s’est libéré dans la région au printemps. Dans son nouveau chez soi, Denis Dufault occupe ses journées en jouant au billard et au jeu de sacs de sable ainsi qu’en pratiquant le yoga. Le retraité se rend également dans la salle de conditionnement physique du complexe pour aînés. Quant à son épouse, elle profite des lieux en se prélassant dans la salle de repos de la résidence. L’aménagement d’un ascenseur sur les lieux facilite aussi ses déplacements, selon M. Dufault.
Je suis à la retraite depuis 15 ans, mais je suis toujours parti. Il fallait trouver quelque chose. - Denis Dufault