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Développement immobilier à Mercier : Une pause pour réfléchir à l’avenir

le dimanche 09 février 2020
Modifié à 14 h 34 min le 31 janvier 2020
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

La Ville de Mercier est à la croisée des chemins concernant son développement immobilier. Après une décennie de construction résidentielle importante, les élus se questionnent sur le style de ville à laquelle ils aspirent. La Ville doit aussi évaluer l’état et la capacité des infrastructures existantes avant de lever le moratoire en vigueur sur la construction immobilière. Des maisons, des condos, des jumelés et des appartements ont poussé comme des champignons à Mercier ces dernières années. De 2008 à 2018, il y a eu 1589 mises en chantier résidentielles. La population merciéroise a augmenté de 24 % en 8 ans. Elle était de 11 584 en 2011. Selon le plus récent décret de population, en juillet 2019, 14 337 personnes vivaient dans cette ville qui se définit «Au cœur d’un grand jardin». En octobre dernier, la Ville a imposé un moratoire sur la construction immobilière jusqu’en mai 2020 pour faire «une analyse de la situation des infrastructures municipales», notamment celles reliées au réseau d’aqueduc et d’égout, mais aussi de l’état de la circulation sur la route 138. «On veut avoir une photo exacte de la situation avant de continuer le développement», dit la mairesse de Mercier Lise Michaud. «Le long de la (route) 138 on a beaucoup de demandes pour du 8, du 16 et même un 64 logements qui (sont) touchés par le moratoire. C’est sûr qu’un 64 logements ça peut avoir des impacts importants sur les infrastructures», indiquait le directeur général de la municipalité René Chalifoux lors de l’entrée en vigueur du moratoire. La mairesse confirme que l’engouement pour le boulevard Saint-Jean-Baptiste est toujours présent. «On se fait demander : êtes-vous à la veille de lever le moratoire ? Sur la route 138 c’est fou, je ne sais pas ce qui se passe», explique-t-elle. En plus du boulevard Saint-Jean-Baptiste, il reste un secteur près du minigolf où 200 à 300 maisons pourraient être construites. La Ville négocie aussi en ce moment le protocole d’entente pour un développement dans le secteur de la rue Lalonde. Une centaine d’unités sont prévues à cet endroit. On arrête ou on continue ? Qui dit plus de population dit plus de services à fournir.  Devant cet intérêt pour la construction résidentielle dans la municipalité, les élus réfléchissent à l’objectif final de développement qu’ils aimeraient atteindre. «On se demande quel sera le point de rupture ? À partir de quel nombre de population on devra faire des investissements importants dans nos infrastructures  et que ce ne sera plus ‘’rentable’’ ?» mentionne Mme Michaud. Le cachet plus campagnard de la municipalité fait partie des aspects recherchés par les citoyens qui s’établissent à Mercier selon la mairesse. «Les gens nous disent qu’ils aiment Mercier parce que c’est convivial, il y a un aspect agricole et ‘’village’’ et qu’ils ne veulent pas perdre ça. Je suis tout à fait d’accord. Alors où on arrête ?» En 2017, la Ville avait fait affaire avec une chaire de recherche de l’Université de Montréal concernant le développement du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Depuis, la municipalité travaille à modifier son plan d’urbanisme notamment pour centraliser par zones et encadrer le développement commercial et résidentiel sur cette artère.