Culture

Le Manoir Ellice enfin livré aux enfants

le mercredi 23 juin 2021
Modifié à 15 h 30 min le 24 juin 2021
Par Michel Thibault

mthibault@gravitemedia.com

 

Le concert des scies et des marteaux fait place à la guitare, à la clarinette et au silence du dessin dans le Manoir Ellice. Sans parler des spectacles, du café, du théâtre, de l’aide aux devoirs et des fenêtres nichées au bout des murs profonds comme des allées de quilles.

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« Les ateliers des enfants sont au 3e étage, ils ont la plus belle vue sur le lac Saint-Louis. La vue du 3 étage est magnifique. Je pense qu’on peut être très fiers d’avoir donné cet espace-là pour les enfants », exprime Rodolphe Demers, codirecteur de la Maison des enfants Marie-Rose à Beauharnois. Avec Janine Lefebvre, directrice générale de l’organisme, il a fait visiter au Soleil de Châteauguay l’ancestral bâtiment fraîchement rénové.
« De faire ça dans une bâtisse aussi belle avec tant d’histoire pour la Ville de Beauharnois, je pense que ça peut amener tout simplement beaucoup de fierté aux enfant », estime M. Demers.
Lui et Mme Lefebvre ont effectué des démarches pendant plusieurs années pour que le Manoir Ellice à l’abandon abrite la Maison des enfants Marie-Rose. Un rêve caressé parce que les locaux actuels de l’organisme n’étaient pas assez grands pour répondre aux besoins. Grâce à des subventions, plusieurs dons et à la mobilisation de la communauté, le rêve est devenu réalité.
Et il est à la hauteur des attentes. « C’est des matériaux nobles, c’est de la pierre, c’est tranquille, on sent qu’il y a une espèce de silence que ça prend pour travailler, pour étudier, pour faire de l’art. Je pense que c’est un lieu idéal », apprécie Rodolphe Demers.
Le projet qui a nécessité un investissement de 1,7 M est tout payé. « On n’a pas d’hypothèque, pas de dette », souligne-t-il.


Projet unique
Parmi les contributeurs, Patrimoine Canada a été le premier à accorder une subvention. Le geste a eu un effet d’entraînement. Entre autres, le gouvernement du Québec a accordé plus de 600 000 $ et la Ville de Beauharnois a donné l’édifice.
« Patrimoine Canada a dit on vous donne le maximum parce que vous êtes le seul projet dans tout le Canada pour ce qui est du patrimoine qui inclut les enfants. On est les seuls », souligne Janine Lefebvre.
« Les arts et la culture, c’est l’âme des personnes, estime-t-elle. Quand on voit un enfant concentré sur une toile et qu’on nous dit que c’est un TDAH, je crois qu’Armand Vaillancourt c’est un TDAH aussi. Mais quelle œuvre, hein ?!  Nous, on évite les étiquettes. On accepte tout enfant. Il n’y a aucune catégorisation.»
Maéva Daoust confirme : « À la maison des enfants, on nous accepte avec toutes nos émotions, que ce soit la baboune, la colère, la tristesse, la joie. À la maison des enfants, on est qui on est et on n’a pas de jugement ».

Arts

La Maison des enfants Marie-Rose offre toutes sortes d’activités artistiques, culturelles et sportives après l’école aux jeunes de 5 à 12 ans. « De sorte que l’enfant ne s’en va pas chez lui seul, il ne s’en va pas devant son ordinateur », observe Janine Lefebvre. Elle raconte qu’une enfant lui a déjà dit qu’elle faisait « plein de niaiseries » avant de fréquenter la Maison des enfants où elle a appris la clarinette. Kristel Maheux a poursuivi ses cours à l’école secondaire des Patriotes-de-Beauharnois. Si bien qu’elle a gagné un concours national. « Ce n’est pas rien. On est fiers », souligne Mme Lefebvre.